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Séminaire commun Eur’Orbem

30/03/2023 /17h30 - 19h30

  • Régis Gayraud (Université Clermont Auvergne) « Comment le zaoum a failli prendre la place du  surréalisme : 1922-1924 »

« Singulier accident arrivé à la poésie russe » (selon Jean-Claude Lanne), le « zaoum » – poésie « d’outre-entendement » – apparaît au début du XXe siècle, sur le terrain dégagé par le symbolisme, parmi le mouvement futuriste dont il occupe la position la plus radicale. Proposant un dépassement du sens ordinaire du langage et de son rôle de communication, il va marquer durablement, jusqu’à nos jours, la poésie russe en poursuivant sourdement son chemin dans les pratiques underground et non-conformistes.

Entre 1921 et 1926, à Paris, le poète Ilia Zdanevitch, constatant la convergence entre la pratique « zaoum » et la poésie Dada, mais aussi l’impasse à laquelle la pratique dadaïste a abouti, va chercher à dépasser la crise du modernisme en proposant de greffer la théorie du « zaoum » sur le domaine poétique français. L’étude des automatismes psychiques qu’il propose rencontre alors l’émergence du surréalisme dont il sera, sur le même terrain, le concurrent malheureux.

Le discours théorique de Zdanevitch, qui passe par un cycle de conférences poursuivant une pratique élaborée dès les premiers temps du futurisme russe, n’est pas non plus sans implications politiques, puisqu’à travers l’étude de la poésie russe du XIXe siècle du point de vue psychanalytique, Zdanevitch remet en cause le pacte d’allégeance/opposition existant selon lui en Russie entre les intellectuels et le pouvoir.  Comme le surréalisme, il lie de façon indissociable la révolution poétique et la révolution politique sans jamais toutefois les confondre et en affirmant la liberté absolue du créateur.

  • Laetitia Le Guay (CY Cergy-Paris Université) « Prokofiev à Paris. Nouveaux documents »

Si la musique de Serge Prokofiev – Prokofieff comme on l’écrivait alors en France – est entendue pour la première fois à Paris en 1921, le compositeur ne choisit la capitale française comme lieu de résidence qu’en 1924. Il y vivra désormais jusqu’à son retour en URSS en 1936. Alors que relativement peu de travaux ont été consacrés exclusivement à ces années parisiennes, elles ont fait l’objet d’interprétations contrastées. Soit comme des années de déception, à l’ombre de Stravinsky, déception qui aurait contribué à la réinstallation de Prokofiev en URSS ; soit, au contraire, comme des années d’épanouissement, de succès et de maturation esthétique.

Quel crédit accorder à ces deux lectures opposées ?

L’université de Columbia (New York) conserve près de 12 000 documents relevant de la correspondance personnelle et professionnelle du compositeur – lettres reçues et envoyées, cartons d’invitation, contrats, factures, etc. dont beaucoup restent inédites à ce jour. Des documents qui permettent de mieux cerner la période française, en particulier la question de l’ancrage de Prokofiev dans les cercles artistiques parisiens ou russes, et des enjeux esthétiques qui y sont liés.

Séance par zoom https://cnrs.zoom.us/j/79961276192?pwd=cGQ2bjV3Yk9qdmhGYW9oY0F6ait1UT09
ID de réunion : 799 6127 6192
Code secret : UD35Zb

Détails

Date :
30/03/2023
Heure :
17h30 - 19h30
Catégorie d’Évènement:

Organisateurs

Galina Kabakova (Sorbonne Université)
Małgorzata Smorag-Goldberg (Sorbonne Université)

Lieu

Centre d’études slaves – Salle conférences
9 rue Michelet
Paris, 75006 France
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