- Cet évènement est passé.
AAC : « Les archives sont fermées » Réflexion collective sur l’accessibilité des archives documentant l’histoire russe, soviétique et post-soviétique
06/11/2023 /8h00 - 17h00
Journée d’étude
Mars 2024, Institut d’études slaves
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a entraîné une interruption dans les recherches sur l’histoire de l’Empire russe et de l’Union soviétique. Les archives russes sont soudainement devenues inaccessibles aux chercheurs internationaux et il est probable que, même après la guerre, leur accessibilité ne sera pas comparable à celle, déjà insatisfaisante, des deux dernières décennies. Cette situation dissuade actuellement de nombreux jeunes chercheurs de s’investir dans l’étude de l’histoire de l’Europe orientale.
Les archives russes, leur centralisation et leur accessibilité constituent un cas topique en matière de réflexion postcoloniale. Encore aujourd’hui, les collections essentielles à l’écriture de l’histoire ukrainienne ou biélorusse restent hébergées dans les archives de Moscou et de Saint-Pétersbourg. À terme, le droit d’accès à ces collections, qui revêtent une importance majeure pour la mémoire collective, doit faire l’objet d’accords internationaux.
Notre objectif est de faire un état des lieux des sources accessibles hors de Russie et des zones de conflit. Dans le vaste champ qui s’ouvre à nous, nous entendons nous concentrer dans un premier temps sur les fonds consultables en France.
Les axes que nous proposons pour les communications de cette journée d’étude sont les suivants :
1) Décrire un fonds ou une collection importante peut constituer en soi un sujet de communication. Néanmoins, nous privilégierons les interventions qui proposeront une réflexion sur la provenance, sur les droits d’accès et de publication des sources. Une attention spéciale sera accordée aux collections partagées – par exemple, celles dont une partie se trouve en Russie, et l’autre en France.
2) Apporter un regard critique sur la politique de rapatriement des archives menée par les autorités russes durant les deux dernières décennies. Le destin de ces archives (majoritairement des archives de l’émigration) reste méconnu, les chercheurs considérant souvent qu’elles resteraient consultables en Russie. Le changement de situation exige aujourd’hui un état des lieux.
3) Dresser un inventaire des vastes collections de copies de documents provenant des archives russes déplacées à l’étranger au cours des deux dernières décennies. Un exemple pertinent serait la collection de Volkogonov, qui comprend des copies de pièces inédites ainsi que des documents encore classifiés comme secrets.
4) Attirer l’attention sur les collections, russes ou étrangères actuellement entièrement accessibles sur la Toile, et poser la question de leur accessibilité future ainsi que des droits des utilisateurs.
Nous vous invitons à envoyer vos propositions avant le 1er novembre 2023 aux adresses suivantes :
aleksandr.lavrov@sorbonne-universite.fr
nathalie.lereboullet@sorbonne-universite.fr
Les propositions doivent comporter le résumé en français, en anglais ou en russe de votre communication (3000 signes).