Séminaire commun Eur’Orbem

• Luba Jurgenson « Paysage et mémoire en Europe sociale »

« Mémoire paysagère de Jachymov » s’inscrit dans un projet de recherche sur les paysages mémoriels visant à identifier, à décrire et à étudier des paysages qui, en Europe médiane et orientale, ont constitué des scènes de violences extrêmes au cours du XXe siècle. Il s’agit de revisiter à nouveaux frais la question de la mémoire paysagère en confrontant représentations testimoniales/archivistiques, pratiques du paysage, constructions mémorielles (littéraires, artistiques, politiques) et relation à l’environnement des acteurs intervenant dans le paysage. Cette réflexion est consacrée plus spécifiquement aux confins des anciens empires qui présentent une particulière concentration de violences (voir Shatterzone of Empires, Omer Bartov, 2013) et aux zones frontalières qui ont émergé de leur démantèlement.
La présente étude de cas concerne une ville dans les Sudètes tchèques non loin de la frontière allemande, qui a été dans les années 1940-1960 le théâtre d’une entreprise industrielle et concentrationnaire spécifique. Des mines d’uranium y ont été exploités par l’occupant allemand, puis par les Soviétiques et enfin, par les autorités communistes tchèques sous le contrôle soviétique, avec une main d’oeuvre esclave – prisonniers de guerre, puis détenus politiques et de droit commun. L’uranium ainsi extrait était envoyé en Allemagne pendant la guerre, puis en URSS pour la construction de la bombe atomique. Les camps ont été fermés en 1962 et les mines sont aujourd’hui désaffectées. L’enquête a consisté à la fois dans l’exploration des lieux, notamment des espaces naturels qui ont été sensiblement modifiés par les camps, et les entretiens avec les habitants.

• Sarah Gruszka, Bella Ostromooukhova, « Les Russes face à la guerre en Ukraine. Présentation du projet RUS-OP 2022 »

Le projet « RUS-OP 2022. Les citoyens russes face à la guerre en Ukraine : dynamiques des engagements, des identités et des émotions » vise à étudier l’impact de la guerre menée par la Russie en Ukraine et de la montée de l’autoritarisme en Russie sur les Russes (compris au sens citoyen et non national), aussi bien ceux qui sont restés que ceux qui ont quitté le pays. Il s’appuie sur un grand nombre d’entretiens menés depuis le début de l’été 2022 par une équipe de sociologues et d’historiens. L’ambition du projet consiste à rendre compte de la diversité des positionnements sur la guerre, sur la politique intérieure, sur les voisins ukrainiens, sur le monde occidental, en s’intéressant à la façon dont se forge et se maintient une opinion. Une attention particulière est accordée aux reconfigurations identitaires et sociales, au vécu émotionnel et aux expériences de l’exil.

Projet soutenu par la FMSH, le programme “Migrations et conflits géopolitiques : une approche transdisciplinaire” (CNRS/Institut des hautes études du ministère de l’Intérieur), le CEFR et La Contemporaine

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ID de réunion : 799 6127 6192
Code secret : UD35Zb