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Séminaire Le Cadavre en Représentation

17/01/2022 /15h00 - 17h00

Esthétique picturale et littéraire du cadavre

  • Anaelle Lahaeye (Université Panthéon-Sorbonne)

L’esthétique du cadavre dans la peinture française du XIXe siècle

Le Salon français de 1808 est marqué par deux succès : les toiles Napoléon sur le champ de bataille d’Eylau du peintre Antoine Jean Gros, et Atala au tombeau d’Anne Louis Girodet. L’engouement est identique, et pourtant, ce sont deux représentations opposées de la mort qui s’y dévoilent. Tandis qu’Atala paraît plus endormie que morte, magnifique au point que l’on peut aisément douter de son trépas, le tas de dépouilles au premier plan de l’œuvre d’Antoine Jean Gros détonne par son exposition crue et directe de la thanatomorphose.

Différentes iconographies du cadavre vont ainsi se côtoyer tout le long du XIXe siècle. Cette division esthétique, évidemment plus complexe que l’opposition binaire des deux succès de 1808, a des causes et des explications multiples, d’ordre politique, culturel, artistique, etc. La question se complique encore si l’on prend en compte l’évolution du rapport de force entre ces différentes iconographies. Tandis que les représentations de cadavres en décomposition s’estompent au XVIIIe siècle, le XIXe siècle est le théâtre de leur retour en force. L’esthétisation de la mort, incarnée notamment par les défuntes, perd quant à elle du terrain, sans pour autant disparaître. Comment de telles expressions, parfois diamétralement opposées, peuvent-elles cohabiter ? Autant de questionnements auxquels nous tenterons de répondre à l’appui d’exemples phares de la période.

  • Jana Kantořikova (UMR Eur’Orbem, Sorbonne Université)

Chemin de croix au féminin. L’imaginaire de la femme crucifiée entre l’Europe centrale et la France

Dans sa nouvelle Zlatá Venuše [Vénus dorée] de 1910, l’auteur tchèque František Langer met en scène une naissance de Vénus « à rebours ». À travers l’histoire d’un orfèvre vénitien qui transforme littéralement sa maîtresse noire en un artefact, cette œuvre aborde le sujet de la créativité « masculine » et « féminine ». Le portrait de la Vénus noire et dorée aboutit à la vision horrifiante de sa crucifixion. Aussi choquante soit-elle, cette image de la femme en superposition avec corpus Christi n’est pas isolée (par exemple les tableaux de Gabriel Max, d’Albert von Keller, etc.). Nous nous intéressons en particulier aux rapports entre l’œuvre de Langer et le roman de Pierre Louÿs Aphrodite : mœurs antiques (1896) qui comprend Femme crucifiée de Louis Joseph Raphaël Collin sous forme d’illustration. Nous nous proposons d’analyser les procédés de représentation de ces « cas » des cadavres féminins esthétisés et sexualisés et leur inscription dans la tradition de la représentation des femmes crucifiées entre les Beaux-Arts et la littérature et entre l’Europe centrale et la France.

Modération : Mateusz Chmurski (Sorbonne Université).

La séance se déroulera en hybride :

Zoom :

https://us02web.zoom.us/j/83196199737?pwd=NG5jczVOakVXL0JoeExkMnNkSmpoQT09

ID de réunion : 831 9619 9737

Code secret : kifq9v

Programme CadavRe 21-22

Détails

Date :
17/01/2022
Heure :
15h00 - 17h00
Catégorie d’Évènement:
Site :
https://cadavre.hypotheses.org/

Organisateurs

Claire Delaunay (Sorbonne Université)
Sarah GRUSZKA (EHESS)

Lieu

Centre d’études slaves – Salle conférences
9 rue Michelet
Paris, 75006 France
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