La catastrophe en « je ». Violences de masse et pratiques diaristes au XXe siècle
28/02/2025 /14h30 - 17h30
« Pratiques et productions diaristiques de correspondants de guerre soviétiques sur les fronts de la Seconde Guerre mondiale » (Emilia Koustova)
À travers une série de textes inédits ou publiés, nous évoquerons les diverses formes prises par l’écriture diaristique de journalistes et écrivains soviétiques mobilisés comme correspondants de guerre, entre le « je » et le « nous », l’intime et la médiatisation. Tout en interrogeant l’inscription de cette pratique dans les traditions diaristiques, littéraires et journalistiques russes et soviétiques, nous nous intéresserons également aux destins de textes ainsi produits, en interrogeant notamment leur place dans la construction de la mémoire du conflit en URSS et en Russie.
« L’apport des écrits personnels à l’étude de la libération des camps nazis par l’Armée rouge » (Marina Goussev)
Cette présentation s’inscrit dans le cadre d’une thèse consacrée à la mémoire soviétique de la libération des camps nazis par l’Armée rouge. En se fondant sur des sources produites par divers acteurs (la presse, les autorités militaires, les enquêteurs, les témoins oculaires et les historiens), elle a pour but de mettre au jour la façon dont cet événement a été perçu et mis en récit par les contemporains et par la suite mémorialisé en URSS.
La présente intervention prendra la forme d’une réflexion sur l’intérêt que présentent les journaux personnels des libérateurs soviétiques (combattants, journalistes, soignants) pour l’étude de la découverte des camps nazis. Après avoir décrit le corpus de sources identifiées, il s’agira de dégager leur spécificité par rapport à d’autres types de témoignages (lettres, récits de témoins publiés dans la presse, témoignages en justice, mémoires et entretiens réalisés des décennies plus tard), d’exposer les problématiques de recherche qu’ils permettent d’aborder et la méthode choisie pour les analyser. Il sera également question des difficultés liées à l’usage de ces documents en tant que sources, notamment en ce qui concerne le problème de l’accès aux archives russes et les processus d’édition et de réécriture auxquels ont été soumis les journaux publiés en URSS.