Dans les premières années qui suivent la fondation de l’Institut d’études slaves en 1921, l’accueil de manuscrits à la bibliothèque n’est pas une priorité. André Mazon, chargé d’organiser la bibliothèque et l’échange des livres avec la Tchécoslovaquie, la Pologne, puis la Russie soviétique, donne priorité aux ouvrages imprimés. L’archive entrera donc à l’IES par d’autres voies.
Avant d’être un lieu d’accueil des archives, l’IES est un lieu de production d’archives, tant au niveau individuel que collectif. Mazon joue aussi un rôle capital au sein de la Revue des études slaves : en qualité de secrétaire de la revue (jusqu’en 1937), il entretient une correspondance avec de nombreux savants de renom – en France comme à l’étranger – et reçoit de leur part les manuscrits de leur article pendant près d’un demi-siècle.
Aussi la figure d’André Mazon est-elle centrale, qui concentre plusieurs rôles : organisateur de la bibliothèque dès 1925, directeur de la Revue des études slaves et président de l’Institut à partir de 1937 ; il est un producteur d’archives majeur.
Le premier à faire don de manuscrits à l’IES fut sans doute Charles Salomon, puis vient en 1950 le don de Tatiana L’vovna Tolstaâ. La création consécutive du Musée-bibliothèque Tolstoï en 1950 marque une étape décisive dans l’entrée d’un lot constitué d’archives privées à l’IES.
C’est donc sous le signe de Tolstoï que les premières pièces d’archives privées font leur entrée à l’IES. Il s’agit avant tout de photographies, témoignage de la vie à Iasnaïa Poliana.
Privilégier l’accessibilité des fonds conservés et accroître leur visibilité
La création fin 2017 au sein de l’UMR d’un service autonome dédié aux archives et à leur numérisation correspond à la volonté de mettre les archives de l’IES à la disposition du plus grand nombre et de leur donner une meilleure visibilité.