Un ensemble de textes inédits et de nouvelles traductions pour redécouvrir la pensée du cinéaste d’avant-garde et théoricien soviétique Dziga Vertov, assortis d’un appareil critique et de nombreux documents iconographiques.
Dziga Vertov est à la fois très connu pour son film L’Homme à la caméra (1929) et mal connu tant son œuvre est profuse, multiple, éparse. À partir d’un choix de ses textes, soit inédits soit dont les traductions ont été revues et complétées, assortis d’un appareil critique permettant de les situer dans les débats de leur temps comme d’en percevoir les promesses pour le nôtre, cet ouvrage souhaite remettre en circulation la pensée vertovienne dans sa complexité. Sa tentative de saisir « la vie à l’improviste », les « faits », afin de faire émerger une « Ciné-Vérité » fondée sur le regard appareillé du « Ciné-Œil » et le pouvoir analytique du montage, suit ici un parcours qui va des années 1910-1920 aux années 1930-1950, de son rôle de pionnier, en phase avec les événements politiques, à sa marginalisation progressive.
Le projet de Vertov de s’emparer des techniques d’enregistrement, de montage et de transmission d’images et de sons, afin d’« organiser » la vue et l’ouïe des travailleurs et les faire participer au nouvel ordre social issu de la révolution de 1917, trouve de nos jours un nouvel éclairage dans la perspective d’une « théorie des médias » qui étudie les articulations techniques des formes d’expérience et de connaissance.
Le volume est enrichi par de nombreux documents iconographiques provenant de la Collection Dziga Vertov de l’Österreichisches Filmmuseum de Vienne.
Traduit du russe par Irina Tcherneva. Introduction de François Albera. Postface d’Antonio Somaini.
Les presses du réel, 2019, 776 p.
ISBN : 978-2-84066-965-4